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The New Motive Power

110 Rue du Square Gallery, Montreal

2023-10-05 - 2023-10-28

  • Rachel Rosheger
  • Jérôme Nadeau
  • Patrick Coutu
EMP 07 - Rachel Rosheger
SEEPS - Jérôme Nadeau
Guts - Jérôme Nadeau
Spun - Rachel Rosheger
Déluge - Patrick Coutu
EMP 08 - Rachel Rosheger
Prison - Jérôme Nadeau
Poussière - Patrick Coutu
Ford - Rachel Rosheger
Médusée - Patrick Coutu
The Pleasant Rider - Jérôme Nadeau
EMP06 (and so I lifted my eyes) - Rachel Rosheger

The New Motive Power was a miraculous mechanical device built by American spiritualist John Murray Spear in 1854. Declaring himself to be their “general agent on Earth”, Spear was instructed to build the New Motive Power from a scientific-minded group of spirits. The device was composed of steel arms and spheres, zinc and copper plates, wires, magnets, earthing rods, and antennae to draw power from the sky. Intended to be a vessel for the second coming, Spear and his partner, the “New Mary” entered a deep trance and performed a ritual birth upon its completion. According to attendees, this resulted in the machine moving like a “feeble newborn”. Spear intended the New Motive Power to be perpetual and self-replicating, harnessing holy energy to power machinery that would end the need for human labour, ushering in an age of social and technological Utopia.

Rachel Rosheger’s charcoal drawings are fluid and energetic, like a brief illumination in a storm. Their vision emerges from the void, reminiscent of a dove in depictions of the Annunciation. As if the drawings were hazy blueprints, Spun can be seen as their material conception. Turbulent footage of clouds plays on LED panels as they wrap around a nineteenth-century lightning rod, harnessing energy from the violent weather.

Jérôme Nadeau conducts an exchange between himself and the obfuscated processes of neural networks. By using AI-powered tools to determine the context in his drawings, an image emerges from the network’s perplexed response to abstraction. Additionally, the image is converted to a .wav file, sound effects and manipulations are applied to the soundtrack before it is converted back; distortions from this process visible in the final artwork.

Patrick Coutu’s Médusée offers a haunting reflection on the passage of time, rendering plastic waste as a fossilized relic reshaped by the relentless forces of nature. Litter morphs into an organism as it returns to the environment, shaped by water and eventually sinking into the sediment. Subjected to deep geologic time, tectonic shifts resurface the rock layer, revealing the specimen. Deluge comes to life in this movement of the world reshaping itself, evoking the looming threat of destruction, and the hopefulness for rebirth.

Amidst this journey through technological utopian dreams and contemporary dystopian realities, there is convergence among these works. Nadeau and Rosheger, in their distinct ways, confront the illusion of technology as a deliverance from human suffering, highlighting our struggles to connect with it and through it. Meanwhile, Coutu’s evolving relics reveal to us possible and foreboding futures. Here, we are reminded that beauty and meaning persist – even in the face of the ever-evolving New Motive Power.

En 1854, John Murray Spear créait un appareil mécanique de l’ordre du miraculeux : The New Motive Power. Déclarant être l’« agent général sur Terre » d’un groupe d’individu adhérant à sa philosophie, Spear fut chargé de construire ce dispositif. Convergence de spiritualité et des premières expérimentations en matière d’électricité, l’appareil était composé de bras et de sphères en acier, de plaques de zinc et de cuivre, de fils, d’aimants, de tiges et d’antennes permettant de tirer de l’énergie du ciel.

Spear et sa partenaire, la « nouvelle Marie », entrent en transe profonde et procèdent à un rituel d’accouchement lors de l’achèvement de l’appareil, destiné à devenir un vaisseau pour la seconde venue. Selon les participant·es, la machine se déplaçait comme un faible nouveau-né. Spear souhaitait que cette nouvelle force motrice soit perpétuelle et se reproduise d’elle-même, exploitant une énergie sacrée pour alimenter des machines qui ne nécessiteraient plus de travail humain – ouvrant ainsi la voie à une ère d’utopie sociale et technologique.

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Les dessins au fusain de Rachel Rosheger sont fluides et énergiques, comme une brève éclaircie lors d’une tempête ; une vision qui émerge du vide, rappelant la colombe dans les tableaux de l’Annonciation. Spun peut être conçu comme la conception matérielle de ces représentations troubles. De tumultueuses images de nuages sont diffusées sur des panneaux lumineux qui enveloppent un paratonnerre du XIXe siècle, mobilisant ainsi l’énergie des conditions météorologiques violentes.

Jérôme Nadeau entretient un dialogue avec les processus obscurs des réseaux de neurones. Utilisant l’intelligence artificielle pour déterminer le contexte de ses dessins, une vision émerge de la réponse déroutante du réseau à l’abstraction. Les sons qui émanent de la structure en suspendue sont ceux de l’image convertie en data, soumise à diverses manipulations.

Avec Médusée, Patrick Coutu propose une réflexion envoûtante sur le passage du temps. Remodelés par les forces de la nature, les déchets de plastiques se transforment en relique fossilisée. En retournant à l’environnement, les détritus se transforment ainsi en organismes, façonnés par l’eau et au passage de temps géologiques qui font resurgir la couche rocheuse. Dans ce mouvement de remodelage du monde, le déluge prend vie, évoquant la menace imminente de la destruction, et l’espoir d’une renaissance.

Au travers de ce voyage entre rêves technologiques utopiques et réalités dystopiques, nous retrouvons une certaine convergence des oeuvres. Nadeau et Rosheger confrontent tous deux l’illusion de la technologie comme délivrance de la souffrance humaine, en soulignant nos luttes pour nous connecter avec elle, ainsi qu’à travers elle. Parallèlement, les reliques évolutives de Coutu nous révèlent des avenirs éventuels et préoccupants. Les créations de Nadeau, Rosheger et Coutu nous rappellent néanmoins que la beauté et le sens persistent – même face à l’évolution perpétuelle du New Motive Power.